Carnets américains – Innovation (3/6)

L’état d’esprit californien se distingue ensuite par la confiance qui est accordée aux talents et aux idées de chacun.

Cela signifie que la contribution de regards extérieurs est acceptée, et attendue, dans tout projet innovant : même s’il n’est pas compétent dans le domaine, un spécialiste du système de santé peut être appelé à intervenir dans une mission aéronautique car son œil inexpérimenté et naïf pourra mener vers des idées originales… D’où une implication transversale et de nombreux va-et-vient d’un projet à un autre.

Bien souvent, lorsqu’une de ces propositions est retenue, mon esprit d’ingénieur français est sceptique : « C’est techniquement impossible ! Ça ne marchera jamais. » Autour de la table, pourtant, c’est souvent l’enthousiasme : « Essayons : on verra bien. »

 « Essayons : on verra bien »… Peu importe que la tentative se solde par un échec, l’important est de se lancer dans l’aventure. Il y a ici une différence fondamentale : là où en Europe, l’échec compromet souvent définitivement une carrière, la Silicon Valley valorise l’erreur, car elle revêt une portée pédagogique. Se tromper souvent et rapidement, pour réussir au plus vite. Les fondateurs de Google affirment même : « Nous n’embaucherions jamais une personne dont le CV n’indique pas au moins la création de deux ou trois start-ups qui ont ensuite failli. »

La majorité des projets qui s’élaborent dans les cafés de Palo Alto sont ainsi voués à l’échec, mais il y a là un levier fondamental, qui encourage l’esprit d’entreprise et favorise cette abondance d’idées aussi diverses que folkloriques… Mais pour soutenir cela, bien sûr, il faut de l’argent…

JA.

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